Moins soumis à l’investigation sociologique, les « Beaux quartiers » n’en demeurent pas moins en France des espaces ségrégatifs de premier plan. Les études et travaux de recherche relatifs à la bourgeoisie et aux espaces de la bourgeoisie sont en outre souvent orientés vers les grandes villes françaises à l’instar de Paris, Lyon ou Marseille. Une ville de taille plus modeste comme Metz n’a jamais été étudiée au seul prisme de sa population bourgeoise.Ce travail de thèse a ainsi pour objectif de rendre compte des caractéristiques socio-économiques de la bourgeoisie messine et de la manière dont elle se distribue au sein de l’aire urbaine messine entendue comme la ville centre de Metz augmentée de sa banlieue et de sa couronne périurbaine. Notre recherche s’appuie sur un matériau empirique constitué d’entretiens semi-directifs menés auprès de membres représentatifs de la bourgeoisie messine ou de grandes familles messines mais aussi auprès de spécialistes divers (agents immobiliers spécialisés dans les biens de prestige, historiens de l’art, etc.). Afin d’appréhender la bourgeoisie messine dans toute sa complexité, nous avons également eu recours à divers indicateurs statistiques, cartographiques ou encore à du matériau photographique.L’étude se propose d’abord de présenter un état de l’art sur les fragmentations sociales et territoriales en France visant notamment à mettre en exergue la ghettoïsation vers le haut. L’étude fait ensuite apparaître les grands repères sur la richesse et son estimation tout en en précisant les aspects représentationnels et multidimensionnels. En outre, sont également explicités les enjeux et les difficultés à étudier la richesse et la bourgeoisie. La bourgeoisie messine est par ailleurs étudiée ensuite au quadruple prisme de sa distribution résidentielle, de ses espaces de sociabilité, de ses caractéristiques socio-économiques et socio- électorales mais également - après une mise en perspective historique – de quelques grandes familles emblématiques de la ville.Enfin, l’étude décrit et analyse de manière comparative, un espace de la bourgeoisie messine – le quartier Nouvelle-Ville – en donnant à voir et à comprendre des éléments de morphologie urbaine et sociale et en y explicitant les moteurs de choix résidentiels et les pratiques de l’entre-soi afférentes aux habitants de ce quartier.